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martedì 16 giugno 2020

PROTEGER LES ENFANTS, UNE TACHE POUR TOUS EN CE TEMPS DE CRISE SANITAIRE


Parmi les victimes de la Covid-19 figurent les enfants et les adultes vulnérables, confinés parfois avec leurs agresseurs. Madame Béatrice Mumbi, coordinatrice du comité de Protection des enfants et adultes vulnérables de la Conférence des Jésuites d'Afrique et de Madagascar, JCAM, en parle et appelle à une implication proactive dans la lutte contre les pratiques abusives.

Benedict Mayaki, SJ -Cité du Vatican

Au cours des derniers mois, de nombreux pays du monde entier ont imposé des mesures de confinement obligatoires pour freiner la propagation de la Covid-19. Les activités économiques et sociales ont été et sont encore paralysées. Des millions de personnes ont ainsi perdu leur emploi. Plusieurs autres personnes sont encore sur le choc de la perte inattendue des membres de familles, amis et connaissances. Le monde est toujours sous pression face aux effets de la pandémie dont certains émergent encore.
Confiné avec son agresseur
Force est de noter qu’un bon groupe de personnes ont été victimes des violences et d'abus domestiques. Beaucoup d'entre elles étaient et sont, peut-être encore, enfermées chez elles avec leurs agresseurs, partenaires ou des parents. De nombreux rapports des médias indiquent une hausse des violences domestiques et d'autres formes d'abus pendant cette période, en particulier sur les femmes et les enfants.
Alors que la plupart des pays fournissent des services d'aide aux victimes d'abus, de nombreuses organisations religieuses, caritatives et non gouvernementales complètent les efforts des gouvernements en proposant des options de soutien alternatives. Dans cette cohorte d’organisations se profile le bureau de protection des enfants et adultes vulnérables géré par la Compagnie de Jésus en Afrique.
Les jésuites africains et la protection des personnes vulnérables
Dans un entretien avec Vatican News, la coordinatrice de ce bureau, Madame Béatrice Mumbi, a évoqué l'importante tâche de protection des enfants et des adultes vulnérables, en particulier dans des situations extraordinaires telles que celle de la crise sanitaire actuelle. Elle a expliqué que la politique de protection des enfants du JCAM consiste à promouvoir le bien-être des enfants dans les apostolats dirigés par les membres de la Compagnie de Jésus. « Il s'agit de reconnaître qu'il y a beaucoup de violence dans les familles et dans la société, et ainsi travailler à les réduire en veillant à ce que les victimes puissent avoir accès à des services de soutien ».
Une préoccupation bien plus grande
Mais, Madame Mumbi a fait également remarquer que leur travail de protection ne se limite pas à la seule protection des enfants. « Les enfants n'existent pas seuls, ils vivent dans des familles et dans des communautés », a-t-elle déclaré, ajoutant que « dans la mesure où les familles doivent veiller à la sécurité des enfants, nous nous préoccupons également des familles et des femmes ».
Augmentation des abus pendant le confinement
Répondant à une question sur l'augmentation du taux d'abus pendant le confinement, Madame Mumbi estime que cela est dû en partie au fait que les victimes d'abus sont enfermées dans le même espace que leurs agresseurs. Elle explique qu'avant les restrictions, les victimes pouvaient échapper aux abus en allant vivre chez des voisins. Mais, pendant le confinement, observe-t-elle, les victimes d'abus n'ont pas vraiment d'alternative : elles n'ont nulle part où aller lorsque des abus se produisent.
La pauvreté et l’augmentation de la violence
Mme Mumbi attribue également l'augmentation des abus pendant le confinement à une perte de revenus, en particulier pour ceux qui dépendent de l'argent provenant d'emplois manuels ou informels. Elle souligne que le stress économique résultant de la perte de revenus a conduit un grand nombre de personnes à recourir à la violence pour résoudre de petits conflits, ce qui a inévitablement touché davantage les femmes et les enfants.
Adapter la protection de l'enfance à la situation de pandémie
Le principal point de contact de la JCAM avec les enfants est l'école, l'église et les institutions. En raison de leur fermeture, Madame Mumbi a fait savoir que son bureau a réorienté ses services vers la fourniture de produits alimentaires et de biens pour les familles confrontées au risque de famine en raison de la perte de revenus. Ces efforts visent à amortir l'effet sur les familles qui ont perdu leurs moyens de subsistance et, d'une certaine manière, à éviter le stress économique qui conduit à des abus au sein des familles, a-t-elle expliqué.
Soutenir le travail de protection de l'enfance
Mme Mumbi encourage tout le monde à s'impliquer dans la protection des enfants et des adultes vulnérables. Elle constate avec tristesse que, bien souvent, les gens agissent comme s'ils ne voyaient pas les situations d'abus ou font comme si cela ne les regardait pas. Dans ce sens, la coordonnatrice du bureau de protection des enfants et adultes vulnérables des jésuites en Afrique et Madagascar, pense que « le public doit s'opposer de manière proactive aux pratiques abusives, en intervenant en cas d'abus ».  Et de conclure : « nous sommes tous nés avec la dignité ordonnée par Dieu et si nous apprécions tout le monde et respectons la dignité de chacun - y compris les enfants et les personnes vulnérables, alors nous commencerons à créer une culture qui permet aux enfants de mener une vie sans violence et sans abus ».



martedì 7 agosto 2018

LE BICE LANCE SON NOUVEAU PROGRAMME DE LUTTE CONTRE L’ABUS


Anne-Laurence Lacroix, Directrice des programmes au BICE, nous en dévoile les grandes lignes.

Quel est le bilan du programme de lutte contre l’abus qui s’achève ?
Anne-Laurence Lacroix : L’évaluation a mis en évidence des résultats très positifs dans les 17 pays partenaires. Le programmede lutte contre l’abus développé par le BICE a permis d’accompagner directement, au cours de ces trois années, plus de 11 000 enfants victimes de maltraitance. Par ailleurs, 20 000 enfants ont été sensibilisés à la lutte contre les violences de tous types. Et, dans la même période, plus de 1 500 professionnels ont été formés afin d’assurer une meilleure protection et prise en charge des victimes.

En quoi va consister la nouvelle étape du programme de lutte contre l’abus ?
ALL : Le nouveau programme s’inscrit dans la suite directe du précédent. Il sera mené jusqu’en 2021 en Amérique latine et en Europe CEI. Il ciblera toutes les formes de violences, en particulier de nature sexuelle, commises dans le cercle de confiance de l’enfant.
En Amérique latine, nous allons continuer à travailler avec nos partenaires qui appliquent déjà la méthode « Grain de sable ». Cet outil permet d’apprendre aux enfants, à partir de films, à repérer les situations à risque, à y réagir de façon adéquate et à faire appel, si besoin, à des personnes de confiance identifiées. On appelle ces personnes les « adultes relais ». C’est la formation de ces derniers qui va être renforcée pour qu’ils se sentent à l’aise s’ils doivent par exemple faire un signalement. Au total, nous espérons, avec le nouveau programme, assurer une action de sensibilisation et de prévention auprès de plus de 5 600 enfants et 21 000 adultes.

Vous allez également former les professionnels à l’audition des enfants victimes…
ALL : Oui, nous allons former des professionnels au protocole de NICHD (National Institute of Child Health and Human Development) en Arménie et en Ukraine. Nous avons déjà contribué, dans ces pays, à l’installation de deux salles adaptées à l’audition des enfants. Le protocole de NICHD permet aux personnes chargées de recueillir la parole des enfants d’obtenir des témoignages de qualité tout en respectant leur dignité. Nous avons appris de nos interventions précédentes qu’il est nécessaire de former et d’accompagner des opérateurs chargés ensuite de transmettre la méthode à d’autres professionnels. Nous veillerons à ce que ces professionnels ne restent pas seuls face à des situations de violence intrafamiliale.

Quel est le rôle spécifique du BICE dans ce programme ?
ALL : Le BICE en est l’initiateur et le soutien. Nous définissons les activités conjointement avec nos partenaires. Puis, nous les accompagnons, par exemple en les aidant à assurer une évaluation continue de l’impact de leurs actions. Nous sommes également moteurs pour créer des synergies entre les partenaires. A travers les rencontres régionales que nous organisons, ils peuvent ainsi échanger points de vue et bonnes pratiques.