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martedì 30 gennaio 2024

UNE CULTURE DE FRATERNITE'

 Les évêques d'Afrique et d'Europe créent des ponts pour «une culture de fraternité»

«Nous assistons à une augmentation de la violence contre les chrétiens et de la misère causée par l'injustice mondiale et la mauvaise gouvernance». C’est ce qu’ont dénoncé les délégués du SCEAM et du CCEE réunis à Nairobi au Kenya. Ils ont affirmé leur engagement à construire des «ponts qui non seulement relient nos continents, mais qui nourrissent la croissance et l'épanouissement de nos diverses communautés dans la foi, l'espoir et l'amour à marcher ensemble».

 

-Jacques Ngol, SJ - Cité du Vatican

 «Alors que nous nous trouvons à un moment crucial de notre monde, nous, les évêques d'Afrique et d'Europe, nous unissons pour cultiver une culture de fraternité» afin de créer «un avenir plus harmonieux et prospère». C’est ce qui ressort du communiqué, rendu public par les évêques délégués du symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et du conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), réunis du 23 au 26 janvier 2024 en séminaire à Nairobi au Kenya. À l’issue de cette rencontre, les prélats de deux continents ont produit un communiqué final à travers lequel ils ont soulevé quelques sujets. Les évêques appellent à plus de coopération entres les églises d’Afrique et celles d’Europe pour relever les défis majeurs auxquels est confronté notre monde dans l’esprit synodal.

 Un monde face à l’instabilité

«Nous reconnaissons les changements profonds et l'instabilité croissante dans notre monde, y compris les conflits en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient», ont relevé les évêques. À ces changements et cette instabilité, s’ajoute «une augmentation de la violence contre les chrétiens et la misère causée par l'injustice mondiale et la mauvaise gouvernance». Pour les délégués du SEAM et du CCEE, au milieu de ces défis alarmants, «notre foi dans le Seigneur ressuscité reste inébranlable». Le Christ est celui qui nous apporte la paix et l'espoir, offrant un phare de lumière et de certitude au milieu de la tourmente et de l'incertitude qui caractérisent notre époque.

 Se prononçant sur le chemin synodal les évêques ont reconnu l’importance de ce changement qui vise à «aligner l'Église sur les défis du 21ème siècle». Ce chemin de réforme engagé par l’Église ont-ils rappelé «préconise la décentralisation, une collaboration accrue avec les évêques, et répond aux divers besoins culturels et pastoraux, en particulier ceux pertinents pour l'Afrique». C’est un changement de paradigme qui marque une «nouvelle ère pour la curie, se concentrant sur le service et incarnant la vision d'une Église synodale, enracinée dans la communion, la participation et la mission», ont-ils poursuivi.

 Un regard sur le déroulement du synode sur la synodalité

Faisant un retour sur le déroulement de la première session des travaux du synode sur la synodalité, les responsables religieux ont fait savoir qu'ils embrassent «les perspectives européennes et africaines: l'identité ecclésiale diverse de l'Europe favorise un voyage ecclésial profondément à l'écoute et discernant, mettant en lumière la transparence et le dialogue, tandis que les aspects culturels et sociétaux spécifiques de l'Afrique mettent l'accent sur les valeurs communautaires et l'inclusivité». Dans ce sens, ils ont assuré attendre avec impatience la deuxième phase qui aura lieu en octobre 2024, cette session qui sera une occasion pour «approfondir notre relation et mettre en œuvre des actions concrètes qui reflètent notre unité en Christ».

 En terme de propositions, les évêques membres du SCEAM et du CCEE ont affirmé leur désir de bénéficier de part et d’autres d’un «échange sain, missionnaire et pastoral entre les conférences de l'Europe et de l'Afrique». Ceci vise une intégration des valeurs telles que «l'esprit communautaire et la famille dans la vie paroissiale». En outre, ils préconisent un «programme d'échange de prêtres sain entre nos continents». Cette collaboration, ont-ils justifié, «s'étendra à la formation et au discernement communautaire, menée dans un esprit d'humilité et de respect mutuel entre nos Églises».

 Une attention aux jeunes

Enfin, le communiqué a souligné une attention particulière que proposent les évêques du SCEAM et du CCEE «aux voix et aux contributions des jeunes dans un monde de plus en plus numérisé». Ils ont par ailleurs affirmé «la nécessité de leur implication active dans la vie et la mission de l'Église», reconnaissant «leurs perspectives uniques et leur énergie». Pour eux, en écoutant attentivement les expériences et les idées de ces jeunes, tout en les guidant dans la foi, «nous nous engageons à une compréhension et une réponse plus profonde à leurs besoins».

 Vatican News

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venerdì 6 gennaio 2023

EDUCAR CON FRATERNIDAD - EDUCATION ET FRATERNITE' - EDUCATION AND FRATERNITY


es - fr - en  

"Educar con fraternidad". Intención de oración del Papa en enero

 

En el primer Video del Papa del 2023, Francisco —como ha reiterado varias veces en su pontificado— pone el acento en la importancia de los educadores. El Santo Padre pide añadir un contenido nuevo a la enseñanza: la fraternidad, un ingrediente clave en la búsqueda de un mundo cercano a los más vulnerables.

El Video del Papa acaba de comenzar su octavo año consecutivo publicando la intención de oración que el Santo Padre confía a toda la Iglesia Católica a través de la Red Mundial de Oración del Papa. Para inaugurar el 2023, Francisco ha elegido lanzar un mensaje a los educadores con una propuesta singular: “añadir un nuevo contenido en la enseñanza: la fraternidad”.

“Quiero proponer a los educadores que añadan un nuevo contenido en la enseñanza: la fraternidad. La educación es un acto de amor que ilumina el camino para que recuperemos el sentido de la fraternidad, para que no ignoremos a los más vulnerables. El educador es un testigo que no entrega sus conocimientos mentales, sino sus convicciones, su compromiso con la vida. Uno que sabe manejar bien los tres lenguajes: el de la cabeza, el del corazón y el de las manos, armonizados. Y de ahí la alegría de comunicar. Y ellos serán escuchados mucho más atentamente y serán creadores de comunidad. ¿Por qué? Porque están sembrando este testimonio. Oremos para que los educadores sean testigos creíbles, enseñando la fraternidad en lugar de la confrontación y ayudando especialmente a los jóvenes más vulnerables.”

Cabeza, corazón y manos: testigos de fraternidad

En este Video del Papa, Francisco quiere ampliar el alcance de la actividad educadora, para que no esté centrada solo en el contenido. Para el Papa, el educador es un testigo de fraternidad que no entrega “sus conocimientos mentales, sino sus convicciones, su compromiso con la vida”. De este modo, los educadores podrán ser “escuchados mucho más atentamente y serán creadores de comunidad”. “Educar —había dicho también el Santo Padre el año pasado en conversación con una delegación del ‘Global Researchers Advancing Catholic Education Project’— es arriesgar en la tensión entre la cabeza, el corazón y las manos: en armonía, hasta el punto de pensar lo que siento y hago; de sentir lo que pienso y hago; de hacer lo que siento y pienso. Es una armonía”.

Una escuela, un campo de fútbol, un profesor

El video de enero del Papa -que comienza con la palabra fraternidad, escrita en una pizarra como si fuera una asignatura didáctica- acompaña la reflexión de Francisco con la narración de una historia, ambientada en una escuela. Un niño, marginado por sus compañeros durante los partidos de fútbol, permanece solo en un rincón hasta que un profesor, al darse cuenta de su malestar, decide ocuparse de él. No lo hace con palabras, sino con su testimonio de vida: se queda con él, día tras día, y con pasión y perseverancia le enseña a jugar. Hasta que, una mañana, lo encuentra junto a esos mismos compañeros que antes lo habían marginado: está jugando con ellos y, cuando marca su primer gol, se lo dedica precisamente al maestro, al testigo creíble que lo ha ayudado.

No olvidar a los más vulnerables

El P. Frédéric Fornos S.J., Director Internacional de la Red Mundial de Oración del Papa, comentó acerca de esta primera intención de oración del 2023: “Una vez más, frente a los desafíos del mundo, el Papa Francisco vuelve a insistir sobre la fraternidad. Es la brújula de su encíclica Fratelli Tutti. Es el único camino para la humanidad, por eso la educación es esencial. El Papa confía en educadores ‘que sean testigos creíbles’, que puedan enseñar la fraternidad en lugar de la confrontación. Cuando miramos a Jesús aprendemos que solo se comunica y transmite a los demás lo que uno vive. Esto pide coherencia de vida entre lo que uno dice y lo que hace. Es una gracia, por eso nos invita a rezar para recibirla”.

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En janvier, François invite à prier pour les éducateurs

Dans sa première Vidéo du Pape de 2023, le Pape François souligne l’importance des éducateurs. Le Saint-Père demande d’ajouter un nouveau contenu à l'enseignement : la fraternité, un ingrédient clé dans la recherche d’un monde proche des plus vulnérables. Le Pape demande que les éducateurs soient des témoins crédibles, qui voient dans la fraternité le meilleur moyen d’aider les plus démunis.

 

Voici le texte intégral de l'appel du Pape François:

Je voudrais proposer aux éducateurs d’ajouter un nouveau contenu à leur enseignement : la fraternité.

L’éducation est un acte d’amour qui éclaire le chemin afin que nous retrouvions le sens de la fraternité et que les plus vulnérables ne soient pas ignorés.

L’éducateur est un témoin qui ne transmet pas ses connaissances mentales, mais ses convictions et son engagement dans la vie.

C’est celui qui sait bien manier les trois langues : la langue de la tête, du cœur et des mains, en harmonie. Et donc la joie de communiquer.

C’est ce genre d’éducateur qui sera écouté avec beaucoup plus d’attention et qui sera en mesure de créer une communauté. Pourquoi ? Parce qu’il sème ce témoignage.

Prions pour que les éducateurs soient des témoins crédibles, en enseignant la fraternité plutôt que la compétition, et en aidant tout particulièrement les jeunes les plus vulnérables.


Pope Francis' January prayer intention: For educators

Pope Francis invites the faithful to pray “that educators may be credible witnesses, teaching fraternity rather than confrontation and helping especially the youngest and most vulnerable above all.”

By Christopher Wells

In his prayer intention for January, Pope Francis invites educators to add “fraternity” to the content of their teaching, noting that “educators are witness who impart not only their mental knowledge, but also their convictions, their commitment to life.”

He added that education itself is an “act of love” that can show us the way “to recover a sense of fraternity, so we will not ignore those who are most vulnerable.”

Pope Francis called on the faithful to pray “that educators may be credible witnesses, teaching fraternity rather than confrontation, and helping especially the youngest and most vulnerable above all.”

Broadening the reach of education

In a press release accompanying the Pope’s first prayer intention for 2023, the Pope’s Worldwide Prayer network explains that the Holy Father “wants to broaden the reach of education, so it will not be centred only on content.” As authentic witnesses, the Pope expresses his hope that educators will be able “to be heeded more attentively and will be builders of community.”

Jesuit Father Frédéric Fornos, the Director of the Prayer Network, says that fraternity “is the only path for humanity, and this is why education is essential.”

Emphasizing the importance of coherence between what is taught and the lives of those who teach, Fr Fornos points to Jesus, from whom we learn “that we can only communicate and transmit to others what we ourselves live.” This, he said, “requires coherence in our lives between what we say and what we do.”

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mercoledì 5 gennaio 2022

A L'ECOLE DE LA FRATERNITE'


 Le groupe scolaire Saint-Vincent d’Hendaye, sur la côte basque, accueille 420 élèves de quinze nationalités différentes. Si la différence fait ici partie du quotidien des jeunes, c’est d’abord parce qu’elle se vit et se travaille au sein de l’équipe éducative.

Par Aurélie Sobocinski

 

En ce matin de mai, les collégiens de Saint-Vincent appliquent les dernières touches à l’un des projets phare de l’année : une grande fresque multilingue autour du mot « fraternité » qui égaiera la cour. Dans cet établissement familial d’Hendaye qui comprend une école et un collège, la différence (culturelle, sociale, linguistique) fait partie du quotidien des 420 élèves, aux quinze nationalités différentes – du Sénégal à la Colombie, en passant par la Moldavie et les pays du Maghreb.

« Ici, l’accueil de chacun dans sa singularité est une culture, inscrite dans l’ADN de l’établissement. Avant la dimension scolaire, on veut d’abord donner aux jeunes un espace à vivre leur permettant de rejoindre le groupe et de se sentir partie prenante », annonce Adeline Vincien, cadre éducatif à Saint-Vincent depuis quinze ans. Un accompagnement particulier est notamment proposé aux primo-arrivants et leurs familles, ainsi que des heures de français langue étrangère dispensées par une enseignante spécialement formée et deux autres à la retraite. Sans oublier un tutorat dans le cadre de la classe qui invite tout élève à partager les notions qu’il maîtrise avec ses camarades.

Si un tel terreau semble particulièrement propice à l’expérience de la fraternité, reste l’enjeu principal : celui de l’habiter au quotidien, insiste Philippe Bancon, chef d’établissement depuis 2013. « La fraternité n’est pas un état, elle est avant tout relation. C’est un chemin, une attention constante portée à l’autre, qui n’est pas facile à construire et qui peut devenir fadasse très rapidement ! », poursuit l’ancien délégué général des Scouts et Guides de France. 

La communication non violente, un levier utile

Pour approfondir cet élan et le cultiver au quotidien, le chef d’établissement, sa collègue de l’école primaire, Martine Gaunet, et la responsable de la vie scolaire, ont choisi de creuser d’abord le sillon avec les adultes de la communauté éducative. Depuis un an et demi, le trio de l’équipe de direction a initié le développement de la communication non violente (CNV) comme outil de médiation dans la résolution des conflits en particulier lors de la conduite des entretiens avec les enfants, les parents, etc. « La première mission lorsque l’on veut piloter un établissement scolaire, c’est de prendre en compte les adultes et plus précisément leur croissance, souligne Philippe Bancon. Tout ce que l’on souhaite que les enfants vivent, il faut que les adultes eux-mêmes l’expérimentent. La cohérence entre l’animation, le management, l’organisation et les finalités éducatives est centrale. Et pour se concrétiser, elle doit s’appuyer sur une méthodologie. »

Parmi les outils à disposition, la CNV est apparue comme un levier idéal pour aborder collectivement les questions éducatives. « Dans le travail sur la fraternité, les moments les plus forts ne sont pas ceux qui peuvent se vivre entre amis mais entre des personnes qui ont du mal à se voir. Et au sein d’un établissement, il y en a comme partout, indique Adeline Vincien. Pour nous, chaque difficulté relationnelle est une occasion d’éducation. La fraternité commence par la confrontation avec l’autre, la prise de conscience de ce qui lui a été dit ou fait. Il y a, pas loin derrière, la question de l’empathie. »

Depuis la rentrée, cinq soirées de formation ont été organisées pour les personnels Ogec, et en décembre dernier, les Rendez-vous de la fraternité ont été l’occasion d’une première réflexion commune avec les enseignants sur le sujet. Cette volonté d’intégrer tous les adultes de l’établissement est une question de cohérence là aussi : « Chacun est responsable des questions éducatives et doit pouvoir prendre part au pilotage global de l’établissement », soutient Martine Gaunet. D’ici l’été, deux membres du personnel Ogec, un enseignant et le chef d’établissement du second degré participeront également à une formation à la CNV appliquée au milieu éducatif, en attendant la proposition d’un cycle d’approfondissement à l’ensemble des enseignants...

Vers un collège coopératif ?

Sur le terrain déjà, l’amélioration du climat est perceptible : les sanctions ont été divisées par deux, et se traduisent souvent par des « travaux d’intérêt collectif ». Du côté des adultes, la CNV change profondément la posture dans la régulation des petits et grands conflits. « D’arbitre on devient médiateur, observe Adeline Vincien, en laissant chacun prendre la parole, ce qui est loin d’être évident et nécessite beaucoup de temps et d’énergie. Mais cela fonctionne très bien et il n’est pas rare d’assister à des moments magiques de basculement où les enfants se reconnaissent dans la souffrance de l’autre. »

Si la posture fait débat chez les enseignants, elle est l’occasion aussi d’un vrai dialogue sur la pratique professionnelle, comme en témoigne Jean-Bernard Mingo, enseignant d’EPS à Saint-Vincent depuis trente-sept ans : « Sans être pour l’action/réaction, trop chercher à écouter et à comprendre n’est pas toujours la solution. À un moment, si cela recommence, il faut sanctionner beaucoup plus et je n’hésite pas à le dire en conseil ! Mais cela s’exprime sans tensions parce qu’un réel échange est possible entre nous. »

Guidé par le même souci de cohérence, Philippe Bancon aimerait aller plus loin encore dans le mode de gouvernance et instituer davantage d’horizontalité entre les adultes… pour mieux faire vivre la coopération aux élèves. Le chemin est long. « J’ai soumis aux enseignants la proposition de passer à un collège coopératif. L’idée était d’attribuer une partie de mes prérogatives – celles relevant du collectif comme les demandes d’ouverture de classe, l’organisation du collège, les horaires – à l’assemblée générale des professeurs tandis que j’aurais conservé les décisions relatives aux pertes horaires et répartitions de classes. Au vote, deux tiers des enseignants ont refusé et exprimé le besoin d’avoir un chef pour diriger. »

Philippe Bancon a donc opté pour une autre voie : celle d’encourager et de soutenir chacun à devenir expert et à prendre de nouvelles responsabilités au sein de l’équipe, au-delà de son champ disciplinaire (en communication, en gestion mentale, en neurosciences, en BEP-ASH (1)…). « C’est ici que l’horizontalité rejoint à mon sens la fraternité. Sans identité assumée et sans reconnaissance de la singularité de chacun, pas de fraternité ! »

(1). Besoins éducatifs particuliers - Adaptation scolaire et scolarisation des élèves en situation de handicap.

Enseignement Catholique

lunedì 25 gennaio 2021

EDGAR MORIN: L'INATTENDU. COURAGE, LUCIDITE', FRATERNITE'

                       
     ′
À la veille de mes 100 ans

′′J 'ai été surpris par la pandémie mais dans ma vie, j'ai l'habitude de voir arriver l'inattendu. L 'arrivée de Hitler a été inattendue pour tout le monde. Le pacte germano-soviétique était inattendu et incroyable. Le début de la guerre d'Algérie a été inattendu. Je n'ai vécu que pour l'inattendu et l'habitude des crises. En ce sens, je vis une nouvelle crise énorme mais qui a toutes les caractéristiques de la crise. C 'est-à-dire que d'un côté suscite l'imagination créative et suscite des peurs et des régressions mentales. Nous recherchons tous le salut providentiel, mais nous ne savons pas comment.

Il faut apprendre que dans l'histoire, l'inattendu se produit et se reproduira. Nous pensions vivre des certitudes, des statistiques, des prévisions, et à l'idée que tout était stable, alors que tout commençait déjà à entrer en crise. On ne s'en est pas rendu compte. Nous devons apprendre à vivre avec l'incertitude, c'est-à-dire avoir le courage d'affronter, d'être prêt à résister aux forces négatives.

La crise nous rend plus fous et plus sages. Une chose et une autre. La plupart des gens perdent la tête et d'autres deviennent plus lucides. La crise favorise les forces les plus contraires. Je souhaite que ce soient les forces créatives, les forces lucides et celles qui recherchent un nouveau chemin, celles qui s'imposent, même si elles sont encore très dispersées et faibles. Nous pouvons nous indigner à juste titre mais ne devons pas nous enfermer dans l'indignation.

Il y a quelque chose que nous oublions : il y a vingt ans, un processus de dégradation a commencé dans le monde. La crise de la démocratie n'est pas seulement en Amérique latine, mais aussi dans les pays européens. La maîtrise du profit illimité qui contrôle tout est dans tous les pays. Idem la crise écologique. L ' esprit doit faire face aux crises pour les maîtriser et les dépasser. Sinon nous sommes ses victimes.

Nous voyons aujourd'hui s'installer les éléments d'un totalitarisme. Celui-ci n'a plus rien à voir avec celui du siècle dernier. Mais nous avons tous les moyens de surveillance de drones, de téléphones portables, de reconnaissance faciale. Il y a tous les moyens pour surgir un totalitarisme de surveillance. Le problème est d'empêcher ces éléments de se réunir pour créer une société totalitaire et invivable pour nous.

À la veille de mes 100 ans, que puis-je souhaiter ? Je souhaite force, courage et lucidité. Nous avons besoin de vivre dans des petites oasis de vie et de fraternité."

 
EDGAR MORIN 99 ans: 

lunedì 6 aprile 2020

PANDEMIE ET FRATERNITE' - PANDEMIC AND UNIVERSAL BROTHERHOOD - PANDEMIA E FRATERNITA' UNIVERSALE



ACADEMIE PONTIFICALE POUR LA VIE : "PANDEMIE ET FRATERNITÉ UNIVERSELLE - l’urgence Covid-19

 PONTIFICAL ACADEMY FOR LIFE - the Covid-19 emergency

 PONTIFICIA ACCADEMIA PER LA VITA - l'emergenza Covid-19 


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