- Emmanuel Banywesize - Université de Lubumbashi - RD Congo
Ce texte s’offre comme une réflexion sur les défis de l’institution
d’enseignement scolaire dans le monde qui change sous la conduite des
technologies numériques, du capitalisme animiste et des gouvernances autoritaires.
Les technologies numériques transmettent, distribuent et démocratisent les
savoirs. Le capitalisme animiste et les gouvernances autoritaires induisent
notamment des violences structurelles et symboliques et des errements éthiques
qui engagent à penser le rapport de l’humain à la production, à l’avoir et à la
consommation, le sens de la politique, de l’humanité solidaire et le rôle de
l’institution scolaire en tant qu’instance d’éducation à l’humanité et à la
citoyenneté. Les défis dont il est question ne sont pas tant ceux de penser
l’appropriation des moyens numériques de transmission et de distribution de l’information
et des savoirs, mais concernent la définition, sinon l’esquisse, d’une posture
pédagogique qui puisse accompagner l’étudiant dans la formation d’un engagement
responsable susceptible de lui permettre de lutter contre les violences qui menacent
la paix, les libertés humaines, le vivre-ensemble inclusif et l’humanité.
Face à la société pédagogique de distribution de savoir, de foisonnent d’images
éblouissantes, prise dans la nasse de la « logique » consumériste promue
par le capitalisme animiste sous-tendu par le matérialisme vulgaire, quel rôle épistémique
et éthique l’enseignant peut-il encore jouer pour continuer à contribuer à la
formation de l’élève ou l’étudiant ? L’enseignant est-il encore utile dans
le processus de construction des connaissances utiles à l’étudiant ? Comment
peut-il contribuer efficacement à lutter contre les violences, à ouvrir les
chemins de la liberté et à promouvoir l’avènement d’une humanité partagée dans
un monde conçu et habité comme un Bien commun universel ?
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