Elle est un chant de joie
Les quarante jours du Carême et les cinquante jours de Pâques constituent le cycle liturgique de Pâques et nous introduisent au trésor de la vie spirituelle englobant la dimension ascétique et illuminative. Le Carême est marqué par des prières spécifiques, comme les célébrations pénitentielles et le chemin de croix, qui nous aident à purifier et à renforcer notre foi au Christ. Et le temps de Pâques nous offre de poursuivre l’expérience de la prière à travers la louange à Dieu et au Christ ressuscité, dans laquelle nous introduisent notamment les cantiques. Ce sont des prières proches des psaumes, mais transmises dans un livre biblique en-dehors du psautier, tel le Magnificat, le cantique de la Vierge Marie que nous trouvons dans l’évangile selon saint Luc ( Lc 1,46-55).
Elle chante Dieu
Le Magnificat ne s’adresse pas à Dieu, il le célèbre. Dieu est chanté pour lui-même. La louange est certainement la prière qui contient toutes les autres prières. Dieu y est reconnu pour ce qu’Il est : Dieu créateur et sauveur, Communion de Vie, Trinité d’Amour.
La louange indique encore la destinée de tout
homme : la participation à la communion divine. Elle rappelle que si la
gloire de Dieu consiste dans la vie des hommes, la gloire de l’homme consiste
dans le service et la louange de Dieu. C’est ainsi que la liturgie céleste est
faite de prières de louange, tel qu’en témoigne le Livre de l’Apocalypse par la
mention régulière de cantiques que nous pouvons également faire nôtres. CF
CANTIQUES DE L’APOCALYPSE…
Elle chante Dieu qui intervient aujourd’hui
Quand Marie chante : « exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur », elle renvoie à un événement précis. Il faudrait d’ailleurs utiliser le verbe au passé comme en latin : « exultavit spiritus meus, mon âme a exulté ». Marie évoque l’expérience de l’accueil du Christ en son sein, à l’Annonciation. Elle invite à partager la joie du don du Christ au monde, du salut en œuvre. Ainsi en reprenant chaque soir le Magnificat, l’Eglise proclame la présence concrète et vivante du Christ dans le monde, malgré le contexte de violence et d’injustice qui semble le contredire.
Pour ma part,
j’aime reprendre le Magnificat à la messe après la communion. C’est là
que j’expérimente à la suite de la Vierge Marie, la présence inouïe du Christ
ressuscité qui non seulement me rejoint sur le chemin, mais qui vient habiter
en moi. Le Magnificat peut être choisi comme une des prières d’action de
grâce dite en silence, pour vivre la communion dans un climat d’intériorité et
pour grandir dans la joie de la présence du Christ dans nos vies.
+Vincent Dollmann, Archevêque de Cambrai, A.E. Umec-Wuct
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Les cantiques de l’Apocalypse dans la Liturgie des Heures
Ap 4…5 : NT 9, mardi soir I, au Dieu créateur et à l’Agneau immolé
Ap 11…12 :
NT 10, jeudi soir I, le Jugement de Dieu et de l’Agneau
Ap 15 : NT 11, vendredi soir I, adoration du
Dieu de l’univers
Ap 19 : NT 12, dimanche soir I, les noces de
l’Agneau
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