Claire, clarté :
autant de mots qui ramènent l'esprit à un seul concept, la lumière.
Et s'il y a
lumière, il y a vérité.
Combien de fois
utilisons-nous, dans notre langage habituel, des phrases comme : "c'est
clair !", ou "merci pour la clarté de votre exposé", ou encore
"tout est devenu clair à nos yeux".
Comme la clarté
est belle !
Nous ne pensons
peut-être pas assez à l'importance d'un tel don.
Et pourtant,
s'il n'y a pas de "clarté", le message - tout message que l'on veut
donner, par exemple, à un interlocuteur - n'arrive pas, ne "passe"
pas, dirions-nous.
Ce n'est donc
que par la "clarté" que le dialogue est possible : un simple
instrument de communication.
Et la
communication, notre Claire d'Assise, une femme moderne, une femme en avance
sur son temps à bien des égards, en savait beaucoup.
Et surtout une
femme qui était "claire" avec tout le monde, à commencer par
elle-même.
Ce qui n'est pas
simple, nous le savons bien.
Elle était
"claire" avec sa famille, sans compromis.
Ayant entendu
l'appel, elle s'oppose à la famille qui voit en elle la vie de toute fille
"de bonne famille" de l'époque.
Claire a essayé
de faire comprendre à ses parents son projet de vie, ou plutôt le projet que
Dieu avait pour elle.
Le soir du
dimanche des Rameaux 1211 (ou 1212), la belle jeune fille, âgée d'à peine
dix-huit ans, s'enfuit de sa maison d'Assise et courut jusqu'à la Portioncule,
où l'attendaient François et un groupe de ses frères mineurs.
Ils lui font
revêtir un habit de pénitente, lui coupent les cheveux et l'admettent ensuite
dans deux monastères bénédictins successifs, à Bastia et à Sant'Angelo.
Claire était
"claire" dès le départ : l'appel au service de Dieu ne pouvait
évidemment pas attendre.
Elle était
"claire" avec François.
Claire ne s'est
pas enfuie de chez elle "pour aller chez les moniales", c'est-à-dire
pour entrer dans une communauté déjà établie : elle voulait donner vie à une
famille de moniales cloîtrées radicalement pauvres, en tant qu'individus et en
tant que monastère, vivant de leur travail et de l'aide des Frères Mineurs,
plongées dans la prière pour elles-mêmes et pour les autres, au service de
tous.
Avec saint
François, elle est "au clair" : elle obtient de lui une première
règle pour le nouvel ordre religieux, fondée sur la pauvreté.
François - il
est vrai - la conseille, François l'inspire, François l'aide, mais c'est elle
qui décide.
Grâce à sa
décision - d'une certaine manière - elle annonce la forte initiative féminine
que son siècle et le suivant verront se développer dans l'Église.
Elle est
"claire" avec son temps.
Elle est
également "claire" lorsqu'elle écrit à Agnès, la bienheureuse Agnès
de Prague : "Chère sœur, ou plutôt dame digne de toute vénération, puisque
tu es l'épouse, la mère et la sœur de mon Seigneur Jésus-Christ, parée de
l'éblouissant étendard de l'amour de Dieu".
Elle est
également "claire" lorsqu'elle écrit à Agnès, la bienheureuse Agnès
de Prague : "Très chère sœur, ou plutôt dame digne de toute vénération,
puisque vous êtes l'épouse, la mère et la sœur de mon Seigneur Jésus-Christ,
honorée de l'éclatant étendard de la virginité inviolable et de la très sainte
pauvreté, remplissez-vous de courage dans le saint service que vous avez
commencé pour l'ardent désir du pauvre Crucifié".
"Remplissez-vous
de courage" : dans cette lettre, il ne fait pas dans la demi-mesure, il va
droit au but.
A ce qui lui
importe le plus : donner du courage à Agnès.
Ou, comme il
l'écrit dans sa deuxième lettre : "Soucieuse de votre but, comme une autre
Rachel, gardez toujours le point de départ devant les yeux.
Les résultats
que tu as obtenus, garde-les ; ce que tu fais, fais-le bien ; ne t'arrête pas
mais au contraire, d'un pas rapide et léger, d'un pied sûr, que même la
poussière ne te permet pas de retarder, avance avec confiance et joie sur le
chemin de la félicité que tu t'es assuré".
Une périodicité
aussi "claire", une expression aussi directe, sont vraiment
étonnantes. Dans ces mots se trouve toute la "clarté" de la
détermination de sainte Claire : certes, elle recommande ces mots à Agnès, mais
c'est comme si elle les écrivait pour elle-même, après tout.
Et elle le fait,
avec la "clarté" proverbiale.
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