« Le progrès technologique peut-il produire
une prospérité partagée ? »
Conférences
Albert Hirschman à l’UNESCO :
Par Daron Acemoglu, professeur d’économie au MIT et nouveau Prix Nobel d’Economie
L’UNESCO avec le Programme sur la Gestion des transformations sociales (MOST) coopère avec les autorités nationales, les communautés scientifiques et la société civile, afin d’aider les États membres à renforcer la connexion entre la recherche et les politiques, à consolider le lien entre la connaissance et l’action.
L’UNESCO
souhaite favoriser ainsi un changement social positif vers un développement
inclusif et durable.
Dans ce cadre, les conférences Hirschman ont pour objectif de démêler la complexité des défis économiques et politiques, et aussi susciter des réflexions sur le multilatéralisme et le changement social ?
Le
professeur Daron Acemoglu soutient avec d’autres économistes la thèse que les
pays riches en progrès sont ceux qui partagent le pouvoir économique et
politique dans des institutions pluralistes, démocratiques, participatives
favorisant la concurrence. Cela est démontré par une approche historique et
statistique du progrès économique dans de nombreux pays depuis le XVIII e
siècle et l’ère industrielle, en particulier aux USA.
Avec
l’arrivée de nouvelles avancées technologiques, notamment l’IA, le professeur
Acemoglu examine comment celles-ci pourraient aggraver les inégalités
économiques et menacer la démocratie et la prospérité, à moins que des mesures
appropriées ne soient prises. La technologie est le moteur du progrès
économique mais nous devons créer des moyens équitables d’en partager les
bénéfices. Si nous y parvenons nous pourrons atteindre certains objectifs
environnementaux, sans sacrifier la croissance économique.
Aujourd’hui, l’Intelligence artificielle IA constitue une menace sur la prospérité, si nous ne l’utilisons pas correctement, avec la recherche sans fin des automatisations laissant aucune place aux travailleurs et aussi avec la manipulation de l’information par les plateformes et déjà certains états avec la surveillance. L’IA crée trop d’automatisation et pas assez de tâches nouvelles.
Pour
préserver le progrès économique, nous devons nous attacher à utiliser les
technologies de l’IA pour créer de nouvelles tâches et de meilleures
informations pour les décideurs humains, pas les remplacer. Il s’agit en
particulier d’utiliser les outils de l’IA pour faciliter le partage d’informations
par les individus, créer des plateformes pour la participation démocratique et protéger
les personnes contre les manipulations. L’IA devra être impérativement
règlementée, mais cette voie n’est pas prise actuellement par l’industrie
technologique.
En
conclusion, la prospérité sera préservée si nous cherchons d’abord à augmenter
les capacités de l’homme grâce à l’IA, plutôt que le remplacer comme
actuellement par l’automatisation. Il faut nous orienter sur l’utilité des
nouvelles technologies et leur contrôle par l’homme, pour créer des gains de
productivité marginale. L’IA va changer la trajectoire de l’économie mondiale
et tous les travailleurs seront touchés, seul son utilité et contrôle pour et
par l’homme apporteront des bénéfices partagés pour tous.
M.Tollier
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