mercoledì 5 marzo 2025

CAREME, LA JOIE DE L'ESPERANCE

 


Le Carême 

pour fortifier

 la joie 

de l’espérance 

au Christ


L’espérance chrétienne, le cœur tourné vers le ciel

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+ Vincent Dollmann*

 Le Pape François a placé l’année jubilaire sous le signe de l’espérance ; celle-ci, avait-il écrit, « bien plus grande que les satisfactions quotidiennes et l’amélioration des conditions de vie, nous porte par-delà des épreuves et nous pousse à marcher sans perdre de vue la grandeur du but auquel nous sommes appelés, le Ciel » (Bulle d’Indiction Spes non confundit, n.25, 9 mai 2024).

Le Ciel résume l’espérance du cœur de l’homme, il est le lieu où le mal et la mort n’ont plus de prise, il est l’expérience de la communion avec Dieu et avec le prochain, il est l’Eternité de la joie pour le corps et l’âme. Le Ciel est la destinée que Dieu veut offrir à l’humanité. Il a créé l’homme à son image en vue de partager sa vie, il la lui offre par Jésus son Fils, mort et ressuscité. C’est lui Jésus qui au bout de l’Histoire, vient comme Juge pour donner accès au Ciel et laisser ceux qui le refusent, s’en aller en enfer. Saint-Luc, l’évangile de l’année jubilaire, mentionne deux discours de Jésus qui éclairent cette marche de l’Histoire vers le bonheur de Dieu, ce sont les discours eschatologiques des chapitres 17 et 21.

Parallèlement, le Ciel peut être offert à chaque personne après la mort comme Jésus l’a attesté au larron repentant crucifié à ses côtés : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (2 Lc 23,43). Après la mort, l’âme qui désigne notre être profond et le siège de notre liberté, peut entrer au Ciel pour vivre avec le bon larron, le cœur à cœur avec Jésus.

Si le Ciel est cette relation profonde et personnelle avec le Christ, il implique le fait d’être associé à tous les membres qui forment son corps. Le Ciel est ainsi le lieu de la communion à Dieu et aux autres, le lieu de la parfaite mise en œuvre du double commandement de l’amour.

Dans notre diocèse, ils sont nombreux les catéchumènes qui se préparent d’une manière plus intense durant le Carême à la célébration des sacrements du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie à Pâques. Avec eux, nous pouvons renouveler notre espérance du Ciel, comme nous y invite le Pape dans son Message de Carême, Marchons ensemble dans l’espérance.

Le pardon et l’indulgence de Dieu, soutiens de l’espérance

L’espérance chrétienne ne nous coupe pas des réalités terrestres, elle nous y envoie avec un élan nouveau. Elle est au cœur de nos activités « l’ancre de l’âme » (Hb 6,18) qui la tire vers le haut, vers le Ciel. Si l’espérance est en lien étroit avec la foi, elle l’est également avec la charité. Les trois sont des vertus théologales, des dons qui nous relient directement à Dieu. Il nous appartient de les accueillir comme des cadeaux de sa miséricorde ; or nous sommes facilement amenés à les ignorer voire à les refuser comme dons de Dieu. Nous faisons ainsi l’expérience du péché, de notre collaboration au Mal, à Satan qui nie l’œuvre de Dieu ou cherche à se l’approprier. 

Le 4e dimanche de Carême proposera à notre méditation la parabole du fils prodigue où chacun des deux fils est appelé à expérimenter la miséricorde infinie du père. En considérant le péché, la Tradition de l’Eglise a distingué la faute et la peine. La faute désigne la culpabilité, le refus de l’amour de Dieu ; elle est effacée par le sacrement du pardon. La peine désigne le désordre occasionné par le péché qui subsiste au-delà du pardon reçu. Le Pape Jean-Paul II parlait de la peine comme d’une souffrance liée aux résidus du péché. L’Eglise qui a mission d’annoncer et de relayer la miséricorde de Dieu, propose le sacrement du pardon pour remettre la faute, mais aussi le don de l’indulgence pour annuler la peine, au cours de temps privilégiés comme celui d’un jubilé. Sur son chemin de conversion, le croyant reçoit l’indulgence pour lui-même, mais il peut également en transférer le bienfait aux défunts du Purgatoire.

 Le Carême est un temps de renouvellement de notre espérance au Christ qui veut conduire l’humanité au Ciel. Le sacrement du pardon et le don de l’indulgence sont des soutiens pour répondre au désir de Dieu de nous partager son bonheur et sa vie.

 Puisse l’appel de saint Paul proclamé dans la liturgie du mercredi des cendres résonner dans nos cœurs tout au long du Carême : « Nous sommes en ambassade pour le Christ ; c’est comme si Dieu exhortait par nous. Nous vous en supplions, au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu ».

 

+Vincent Dollmann, Archevêque de Cambrai, Assistent Ecclésiastique UMEC-WUCT