du chrétien en vacances
Qu’est-ce que des vacances pieuses ? S’agirait-il de passer ses vacances en prière, en retraite dans un monastère, en grenouille de bénitier, loin des plages et des montagnes ?
On se formule
ces caricatures pour ridiculiser l’idée même de “vacances chrétiennes” et
s’affranchir ainsi d’un mélange impossible : “Que les vacances soient des
vacances pour tout, y compris pour les devoirs religieux !”…”D’ailleurs, on a
bien le droit de souffler un peu ; la religion n’est pas une contrainte !”.
Sans formuler si
carrément les choses, on se laisse gagner par un farniente général (ou
presque), la chaleur aidant, et les complicités mondaines nombreuses. Pendant
les vacances, on est “moins” chrétien ; parfois, on ne l’est pas du tout. On
s’autorise un temps d’exception ; une fête sans Dieu ; des dimanches sans messe ; un “no
God’s land” touristique, à l’abri des anges en flirtant avec les démons. Bref,
tout est inversé : on a mis Dieu en vacances.
Comment
alors envisager ses vacances comme un “itinéraire dans l’amour de Dieu”
1. La météo de la charité
Avant tout, se
reposer la question du “poids d’amour” que comporteront ses vacances. C’est la
programmation essentielle. Les vacances risquent d’être un “monstre d’égoïsme”
camouflé en détentes.
2. Dieu dans
ses valises
Refaire ses
valises. Dieu s’y trouve-t-il ? Le plus commode, c’est une petite Bible ; ou une
vie de saint ; ou, pourquoi pas, un petit ouvrage de théologie ; en tout cas ce
petit Magnificat si complet. N’oublions pas non plus ces signes qui aident à
franchir l’invisible : son chapelet ; une petite icône ; une croix. Tout se
transporte.
3. Une route
dans la foi
La foi est mon
lien avec Dieu. C’est Dieu dans mon cœur à tout moment du voyage. Pas seulement
cinq minutes dans les brumes du sommeil. Tout le temps.
4. Fuir les
lieux sans Dieu
On prend soin de
ne pas abîmer notre lien à Dieu et aux autres.
5. Des
moments pour Dieu seul
Les vacances
sont comme un long dimanche, un étalement du repos dominical et donc une
anticipation du repos éternel. Alors, posons des actes concrets.
6. Ne pas
manquer la messe
Trop de
prétextes pour ” ne pas avoir eu le temps ” ce dimanche : les horaires de
train, d’avion, les balades en montagnes, les pays sans église. Prétextes !
7. Contempler
Sans contact
avec la beauté, on s’aigrit vite. Beauté de la nature : ” Dieu n’est que dans
la campagne ” disait un célèbre citadin athée. Beauté dans l’art. Beauté
inépuisable des êtres humains. Faire l’expérience de la splendeur de ces rayons
de Dieu.
8. Témoigner
Pourquoi pas ?
En vacances, on ne se contente pas de “rester” chrétien. On le suscite chez les
autres.
9. Servir
Dieu s’est fait
homme non pour être servi mais pour servir. La route vers Dieu suit le même
chemin. En vacances, on aime se faire servir. Parfois, d’une manière
tyrannique. Parce qu’on paye.
10. Se
réjouir
Si les vacances
sont une anticipation du repos éternel, ce dimanche sans fin, elles seront
joyeuses. Que de vacanciers affairés rouges d’insatisfactions ! Le chrétien se
réjouit de tout parce que sa joie est d’abord en Dieu. Il se réjouit même des
vacances des autres quand lui-même reste au travail. La joie est le fruit
précieux de vacances ” réussies ” selon Dieu. Loin de l’idéal mondain d’une
oisiveté paresseuse et déshumanisante (et là on bronze toujours idiot), le
chrétien secrète la joie comme Dieu donne sa grâce, dans la vérité et la
gratuité du don de soi. Au retour, mieux que les fières photos de ses exploits
touristiques, il livrera le témoignage d’un cœur plus joyeux d’avoir pris Dieu
en vacances.
Source : site
internet du diocèse de Valence
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