La
pandémie de Covid 19 et les situations d’isolement sont à l’origine
d’angoisses, de troubles du sommeil et d’état dépressif qui sont en
augmentation. Denis Leguay, psychiatre, président de Santé mentale France,
alerte sur la souffrance psychique dans l’Hexagone.
Entretien
réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Une récente étude publiée dans la revue médicale
britannique The Lancet révèle que les cas de dépression et
d’anxiété ont augmenté de plus d’un quart dans le monde en 2020. La France
n’est pas épargnée par ce phénomène. L'enquête CoviPrev, menée par Santé
publique France avec BVA du 31 août au 7 septembre, indique que 15 % des
Français montrent des signes d’un état dépressif et 63 % déclarent des
problèmes de sommeil.
Le psychiatre Denis Leguay dit avoir observé «des
manifestations parfois spectaculaires de désarroi, de perte de repères, de
reprise d’addiction et de mise en danger». Les jeunes sont les plus
affectés, souligne le président de Santé mentale France, qui a observé chez les
plus de 18 ans une augmentation des demandes de consultations psychologiques.
Le
manque de lien social fragilise l’équilibre psychique
Dans un rapport remis, ce mercredi 17 novembre, au
président de la République Emmanuel Macron, la Défenseure des droits, Claire
Hédon, alerte sur l'urgence à protéger la santé mentale des enfants. Le premier
confinement a démontré «une hausse générale des syndromes dépressifs»,
relève ce texte. La crise a notamment provoqué «un doublement des cas
chez les 15/24 ans». Ils étaient 20 % à déclarer un syndrome dépressif en
2020 contre 10 % en 2019.
Le
facteur déclenchant de la souffrance psychique a été l’angoisse suscitée par la
pandémie mais aussi par les mesures prises pour lutter contre la Covid 19 et en
particulier le confinement et les gestes barrières. Ces situations ont «entamé
le lien social et attaqué les rapports humains provoquant un repli des
personnes sur elles-mêmes». «Tout cela, a fragilisé l’équilibre
psychique», souligne Denis Leguay. Cette crise sanitaire n’est pas la
première qu’ait connu nos nations mais sa particularité réside dans une
vulnérabilité collective, précise le président de Santé mentale France.
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