d'éduquer leurs enfants en toute liberté
Le Pape a rencontré une centaine de participants à
l’assemblée générale de l’association européenne des parents, samedi 11
novembre, en salle du Consistoire au Palais apostolique. Devant cette
organisation représentant plus de 150 millions de parents du Vieux Continent,
l’évêque de Rome a proposé une réflexion sur la vocation et la mission des
parents dans une Europe en proie à tous les matérialismes et subjectivismes
rendant ardue l’éducation des enfants.
Le Souverain pontife a d'emblée regretté que la mission
éducative des parents ne soit pas favorisée aujourd'hui par le contexte
culturel en Europe. Elle est marquée selon lui par « un subjectivisme éthique
et un matérialisme pratique ». La dignité de la personne humaine est toujours
affirmée mais parfois peu respectée, dénonce le Saint-Père, constatant le
désarroi de parents se rendant vite compte que leurs enfants baignent dans
cette atmosphère culturelle. « Ce qu'ils "respirent", ce qu'ils
absorbent des médias, est souvent en contradiction avec ce qui était considéré
comme "normal" il y a encore quelques décennies et qui semble ne plus
l'être aujourd'hui», affirme le Successeur de Pierre.
Face aux difficultés « parfois décourageantes», le Pape
prône donc «la passion de l'éducation» chez les parents. « Certes, la culture a
changé, mais les besoins les plus profonds du cœur humain restent immuables et
finissent tôt ou tard par se manifester chez les enfants. Nous devons toujours
partir de là», encourage l’évêque de Rome, rappelant que Dieu lui-même a
inscrit dans notre nature «les exigences irrépressibles de l'amour, de la
vérité, de la beauté, de la relation et du don de soi, de l'ouverture au
"toi" de l'autre et de l'ouverture au "toi" transcendant».
Ces besoins du cœur sont des alliés puissants de tout éducateur, relève-t-il,
assurant qu’en les faisant ainsi émerger, les enfants n'auront aucune
difficulté à voir le bien.
«La tâche de l'éducation peut être considérée comme
réussie lorsque les enfants découvrent la positivité fondamentale de leur
existence, de leur être dans le monde, et lorsque, forts de cette conviction,
ils affrontent l'aventure de la vie avec confiance et courage, convaincus
qu'ils ont eux aussi une mission à accomplir, une mission dans laquelle ils
trouveront leur accomplissement et leur bonheur», détaille encore François,
reliant cette mission «à l’amour de Dieu» à la racine.
«C'est aussi là que se trouvent les racines d'une société
saine. C'est pourquoi il est important que le rôle social des parents soit
reconnu à tous les niveaux. Éduquer un enfant est un véritable travail social,
car il s'agit de le former à la relation, au respect des autres, à la
coopération en vue d'un objectif commun, de le former à la responsabilité, au
sens du devoir, à la valeur du sacrifice pour le bien commun.»
Et le Pape d’exhorter à protéger le droit des parents
d'élever et d'éduquer leurs enfants en toute liberté, sans être contraints,
dans quelque domaine que ce soit, et en particulier dans l'environnement
scolaire, d'accepter des programmes éducatifs qui sont en contradiction avec
leurs croyances et leurs valeurs. « Il s'agit d'un très grand défi à l'heure
actuelle», note-t-il, assurant aux familles que l’Église marche à leurs côtés.
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