giovedì 16 maggio 2024

VIENS ESPRIT SAINT !

 


L’Esprit Saint 

« qui est Seigneur 

et qui donne la vie »


(Symbole de Nicée-Constantinople)




 - par Mgs. Vincent Dollmann, Archevêque de Cambrai, A.E. Umec-Wuct


L’Esprit Saint comme Personne divine est toujours à redécouvrir

 Si le Carême est caractérisé par la pénitence pour renouveler notre attachement au Christ, le temps de Pâques est marqué par la joie de pouvoir accéder à sa vie de ressuscité. Cela nous demande concrètement un attachement à l’Esprit Saint et une attention à son action en nous. Cet Esprit est celui que Jésus lui-même a reçu au moment de son baptême pour accomplir sa mission jusqu’au bout. Cet Esprit, porteur de la vie divine, Jésus ressuscité l’a remis à ses disciples le soir de Pâques et une nouvelle fois au matin de la Pentecôte.

 Mais il est vrai que durant les derniers siècles, le Saint-Esprit n’occupait pas une grande place dans la réflexion et la prière des Chrétiens d’Occident.

Il fallut attendre le pape Léon XIII qui insista dans un document de 1897 sur la prière au Saint-Esprit. Le concile Vatican II dans les années 60 pouvait alors lui donner toute sa place en utilisant notamment le titre « Temple de l’Esprit » pour désigner l’Eglise.

 Parallèlement à l’enseignement du concile et à la même époque, de nombreux groupes charismatiques ont vu le jour dans l’Eglise catholique. Ils ont permis à de nombreux chrétiens de développer la prière à l’Esprit Saint et d’être plus attentifs à son action dans leur vie.

Mais pour beaucoup de chrétiens encore aujourd’hui, le Saint-Esprit reste un inconnu, le « Divin Méconnu » selon le Cardinal Yves Congar.

Force divine ? Présence spirituelle de Dieu ? Souffle de renouveau ? Les termes ne manquent pas, mais ils révèlent la difficulté que nous avons d’en parler.

Ces expressions vagues peuvent également exprimer la difficulté d’accueillir l’affirmation du Symbole de foi : « je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et donne la vie. »

Nous sommes invités à dire je crois en l’Esprit Saint, au même titre que nous disons je crois en Dieu le Père et en son Fils Jésus-Christ. L’Esprit Saint est une Personne divine en qui nous sommes appelés à croire et que nous pouvons prier.

 Jésus révèle que l’Esprit Saint est une personne divine et que Dieu, l’Unique est Communion d’Amour, Trinité d’Amour

 Nous avons pris l’habitude, notamment à la préparation de la confirmation, d’évoquer l’Esprit Saint à travers son action par les sept dons évoqués déjà dans le livre d’Isaïe pour annoncer le Messie, porteur de l’Esprit Saint : la sagesse, l'intelligence, ou le conseil et la force (Cf. Is 11,2). Nous évoquons encore l’Esprit Saint par les fruits de son action, indiqués par saint Paul dans la lettre aux Galates, ceux de la charité, de la joie, de la paix ou encore de la chasteté (Cf. Ga 5, 22).

Ces dons reçus de l’Esprit de Dieu sont encore nos talents et nos charismes qui se déploient pleinement en servant le projet de Dieu pour l’humanité. Nous voyons dans le groupe des disciples ; devant la découverte du tombeau vide, Madeleine, Pierre et Jean réagissent différemment selon leur tempérament et leurs talents, l’un plus courageux, l’autre plus prudent, l’un plus intuitif, l’autre plus rationnel… Mais tous cheminent dans la foi, et à partir de la Pentecôte ils témoigneront de la résurrection du Christ en bravant les barrières sociales et culturelles.

L’Esprit Saint est ainsi le dispensateur des dons pour la croissance humaine et spirituelle de chaque personne, mais il est encore davantage : il est Dieu, comme l’atteste Jésus lui-même.

 La veille de sa mort, il a annoncé la Pentecôte en parlant de l’Esprit de Vérité. Il est celui qui nous introduit pleinement dans la vérité de l’évangile qui proclame un Dieu Amour, Trinité d’amour.

L’Esprit Saint est la troisième Personne de la Trinité qui atteste que Dieu vit au plus profond de lui-même une relation d’amour et d’unité, relation qu’il veut partager à toute l’humanité. L’Esprit-Saint disait Jean-Paul II, c’est Dieu qui se donne (Encyclique sur l’Esprit Saint, Dominum et vivificantem 1986).

Ainsi le récit de la Pentecôte évoque les langues de feu pour signifier que l’Esprit est comme le feu qui brûle les cœurs de l’amour même de Dieu.

Jésus disait d’ailleurs en annonçant sa mort et sa résurrection : « Je suis venu jeter un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il fût déjà allumé ! » (Lc 12,49). La communauté des apôtres va être brûlée de cet amour et établie dans une unité profonde.

 Jésus donne encore un autre nom à l’Esprit : celui de Paraclet qui signifie défenseur, avocat.

A l’époque, l’avocat se tenait à côté de l’accusé et lui soufflait les paroles pour sa défense.

Ainsi à la Pentecôte, l’Esprit se manifeste comme un souffle qui secoue et pousse les apôtres en-dehors de la maison où ils se trouvent. A la suite de saint Pierre, les apôtres se mettent alors à annoncer dans toutes les langues la Bonne Nouvelle de Jésus Ressuscité. Les apôtres ne se sentent plus orphelins, mais habités par une présence, celle de Jésus Ressuscité Lui-même. L’Esprit réalise la promesse inouïe de Jésus : « Et moi, je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! » (Mt 28,20).

 L’expérience des apôtres à la Pentecôte est aussi la nôtre

 L’Esprit Saint nous a été donné à notre baptême, comme un feu, pour nous introduire à la vie éternelle, vie d’amour qui ne peut s’éteindre.

Il nous est donné d’une manière nouvelle comme un souffle, à la confirmation pour nous entraîner sur le chemin du témoignage.

Nous pourrions dire que par le baptême, l’Esprit Saint nous greffe sur la vie du Christ et par la confirmation, il nous fait participer à la mission du Christ.

Devenir fils et fille de Dieu par le Baptême, c’est manifester au grand jour ce qui était déjà inscrit dans notre vie par la création. Dieu est lié à chaque être humain. Le Baptême l’affirme et le réalise explicitement. Il nous donne d’accueillir personnellement la parole que Dieu a adressée à Jésus lors de son Baptême par Jean : «Tu es mon fils bien-aimé ! ».

Si la vocation baptismale est une consécration à Dieu, elle est également une mission. Au moment de l’onction du Saint-Chrême, qui signifie le don de l’Esprit Saint et annonce la confirmation, le célébrant dit : « Désormais, tu es membre du corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi ».

Pour saint Athanase, le grand défenseur de la foi en Dieu Trinité, la Pentecôte était la finalité de la venue du Fils de Dieu en cette terre : « Le Verbe a assumé la chair pour que nous puissions recevoir l’Esprit Saint. Dieu s’est fait porteur de la chair pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit » (Discours sur l'incarnation du Verbe). Porteur de l’Esprit Saint, c’est laisser développer en nous les dons de Dieu, c’est laisser Dieu agir en nous.

 X Vincent Dollmann


 

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