Edgar Morin : Penseur de la complexité,
humaniste au fil et au-delà d’une vie centenaire
Emmanuel Banywesize Mukambilwa*
En cette année 2021 qui marque le centième anniversaire d’Edgar Morin, il importe de revisiter son œuvre1 pour en indiquer l’actualité ainsi que la portée épistémologique et éthique. Il s’agit certes, et dans le cas d’espèce, de contribuer à la célébration mondiale d’un penseur majeur, d’un humaniste qui a traversé le XXe siècle et dont la pensée complexe se construit à partir des expériences vécues, des avancées et des crises des sciences, de la philosophie, des sociétés et de l’humanité. Mais le présent texte vise surtout à montrer que Morin, en son œuvre plurielle qui J’ai rencontré, pour la première fois, son œuvre monumentale surtitrée La Méthode (à ce jour articulée en six tomes parus aux Éditions du Seuil) dans les années 1990, au cours de mes études de philosophie à l’Université de Lubumbashi, en République démocratique du Congo (ex-Zaïre). J’y ai consacré d’abord mon mémoire de Master, intitulé L’épistémologie systémique d’Edgar Morin. Une contribution critique à l’histoire des sciences (1997), ensuite, celui d’Études approfondies en philosophie, titré Critique de la science classique dans « La Méthode » d’Edgar Morin (2004) et, enfin, ma thèse de doctorat soutenue en régime de cotutelle Sociologie (Université Paris 5, René Descartes) et Philosophie (Université de Lubumbashi) : Le Complexe. Contribution à l’avènement de l’Organisaction chez Edgar Morin (2006).
En somme, l’œuvre de Morin m’a inspiré
des articles scientifiques publiés dans des livres collectifs et des revues à
comité scientifique en des universités en Europe, en Amérique et en
Afrique.influence et irrigue des recherches scientifiques et philosophiques
dans le monde, promeut un universel de la rencontre dont l’horizon est
l’humanisme unidiversal, c’est-à-dire un humanisme qui reconnaît et promeut
l’humain en son unité et en sa diversité (pluralité). Car, pour paraphraser
Edgar Morin, l’unité constitue le trésor de la diversité humaine, autant que la
diversité est le trésor de l’unité humaine .
La matrice de cet universel est, à coup sûr,
l’épistémologie de la complexité. C’est une épistémologie non-cartésienne. Le
pari de cette épistémologie non-cartésienne consiste à relier les savoirs,
relever la complexité de la connaissance et de la science et, au demeurant,
complexifier la Raison longtemps enfermée dans les binarismes réducteurs et
exclusifs institués par les principes épistémo-logiques et méthodologiques du
paradigme de simplicité. On sait que chaque culture reproduit son paradigme
dans ses activités cognitives et sociopolitiques. La modernité occidentale a
favorisé le paradigme de simplicité qui, au fil du temps, a participé à
installer et à légitimer des postures disjonctives et réductrices au cœur des
pratiques épistémiques et du social. Ce paradigme a généré des connaissances
parcellaires, réductrices, voire discriminatoires, dont les conséquences
néfastes sont repérables dans le rapport de l’homme au monde et des humains
entre eux. …..
Voir : EM_Banywesize_Pour_100_Edgar_Morin_Version_relue.pdf
(edgarmorin.org)
*Emmanuel Banywesize Mukambilwa, Professeur ordinaire d’Épistémologie Faculté des Lettres et Sciences humaines Université de Lubumbashi (RD Congo)
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