sabato 3 aprile 2021

LA CHARITE' TEMOIGNAGE DE LA RESURRECTION - fr - en - it


 MESSAGE DE MSG DOLLMANN

  

La charité comme un service humble et quotidien

 La veille de sa mort, Jésus a remis à ses disciples, avec le sacrement de l’eucharistie, le geste du lavement des pieds : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les uns aux autres» (Jn13,14). La communion au Christ, mort et ressuscité passe par le lavement des pieds les uns des autres. Geste d’hospitalité effectué par les esclaves, il signifie le service humble et quotidien.

 En cette période de pandémie qui perdure, les chrétiens ont sans cesse à redécouvrir cette attention les uns aux autres dans les structures éducatives et dans leurs différents lieux de vie.

 Récemment un curé me partageait sa souffrance de voir des personnes se côtoyer durant des mois et des années dans les célébrations sans se connaître. La charité du Christ se mesure pourtant à notre attention aux plus proches et à la qualité de nos relations interpersonnelles. Dans la parabole du bon samaritain, Jésus pose une question concrète : « De qui te fais-tu le prochain ? » (Lc 10). Jésus l’enseigne et en donne l’exemple : du début de son ministère au milieu des foules et jusque sur la croix aux côtés des malfaiteurs, il se laisse toucher par les situations humaines les plus diverses et redonne à chaque personne rencontrée sa dignité d’homme et de fils de Dieu.

La charité, un don et une mission du Christ ressuscité

 Eclairé par l’évangile du Christ et soutenu par son Esprit de charité, le baptisé est appelé à se rendre solidaire de tous les hommes et à servir tout l’homme. En famille, au travail et dans toutes ses activités, il peut témoigner de son attachement au Christ qui a sauvé le monde par son amour. Dans les institutions chrétiennes et là où c’est possible, il doit également pouvoir rendre compte de sa foi au Christ. Le faire, ce n’est pas forcer les personnes à croire, mais les respecter. Elles ont droit de savoir à qui nous appartenons et d’accéder à leur tour à la vie du Christ ressuscité.

 En mars dernier quand les médias ont évoqué le dixième anniversaire du déclenchement de la guerre en Irak et en Syrie et l’établissement d’un Etat islamique, je pensais au Père Jacques Mourad[1], prêtre de l’Eglise syriaque-catholique. Il avait en charge la communauté de Qaryatayn, non loin de Palmyre, où j’ai participé aux célébrations de Pâques en 2010. Le Père Jacques a été enlevé par des hommes du groupe État islamique en mai 2015 et a connu une captivité très éprouvante. Cinq mois plus tard, il a pu s’échapper grâce au soutien de quelques jeunes musulmans. Ils voulaient lui témoigner leur reconnaissance pour l’aide qui venait en temps de paix des chrétiens d’Occident et qu’il distribuait à tout nécessiteux, sans distinction de religion.

 L’engagement du Père Mourad et des chrétiens persécutés pour leur foi, est un appel pressant à vivre de la charité du Christ à temps et à contretemps. Une maxime de saint Ignace de Loyola[2] peut nous aider à y répondre d’une manière concrète : « Agis comme si tout dépendait de toi, en sachant qu’en réalité tout dépend de Dieu » .

 Avril 2021

X Vincent DOLLMANN

Archevêque de Cambrai- A.E. UMEC-WUCT



[1] Jacques Mourad : « Un moine en otage, le combat pour la paix d'un prisonnier des djihadistes » (Edition l’Emmanuel, mai 2018)

 [2] Pedro de Ribadeneira : « La vie de saint Ignace de Loyola »

Nessun commento:

Posta un commento