Notre monde a besoin d’un nouveau rythme et de bienveillance, confie Mgr Duffé
Mgr Bruno-Marie Duffé a achevé son mandat en tant que secrétaire du
dicastère pour le service du développement humain intégral, le 1er juillet
dernier. Il invite à déployer un nouveau mode de relations et à relever le défi
de l'espoir, dans un monde inquiet.
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Mgr Bruno-Marie Duffé, prêtre du diocèse de Lyon, avait été choisi par
le Pape François en juin 2017 pour seconder le cardinal Peter Turkson à la tête
du dicastère pour le service du développement humain intégral. Durant son mandat, il a ouvert une
réflexion sur nos modes de développement et d’interaction.
Mgr Duffé a également
effectué plusieurs voyages pour panser les plaies d’un monde en souffrance. Il
a notamment été envoyé par le Pape François au Brésil, en 2019, à Brumadinho,
après la rupture du barrage minier, ayant fait plus de 270 morts, se faisant
proche des populations.
Dressant un premier
bilan de sa mission au Vatican, il revient sur la réforme menée par le Pape
François et exhorte à «revisiter notre mémoire collective et
individuelle» afin de construire un nouveau modèle de relations, en
harmonie avec la Création.
Il évoque «le défi majeur de la coexistence et de
l'hospitalité mutuelle» et met en garde contre la frénésie qui s’est
emparée de nos vies, soulignant l’importance de «réapprendre la limite
et le rythme», alors que «nous vivons un temps de l'épuisement».
Quels sont les
dossiers les plus importants qui ont marqué votre mandat au sein du dicastère
pour le service du développement humain intégral ?
Je pourrais commencer
évidemment par le dossier de la santé, parce que nous sommes encore en train de
vivre cette pandémie qui nous interroge de manière assez radicale sur la place
importante de la santé dans la vie et les conséquences de notre mode de développement
qui, sans doute, n'est pas pour rien dans les virus et dans le développement de
certaines pathologies, de certaines maladies. Il y a évidemment en amont toute
la réflexion autour de l'écologie, mais je ne peux plus séparer l'écologie des
questions sociales et l’on peut dire que la mission qui nous a été confiée de
la part du Saint-Père, est cette redécouverte de la création.
Et puis, il s'agit d'écouter aussi notre très grande difficulté à
vivre ensemble et ce défi majeur qui est le défi de la coexistence, de la
reconnaissance mutuelle, de l'hospitalité mutuelle. Il s'agit vraiment de se
positionner dans cette mission et sur une ligne de crête entre les dérèglements
et la violence d'un côté, le dialogue, la reconnaissance et l'encouragement
mutuel de l'autre.
Alors qu'une profonde réflexion est actuellement menée sur la
période post pandémie, le Dicastère pour le Service du Développement humain
intégral est-il un acteur clé pour ouvrir d'autres horizons?
Je crois que l'on peut le dire dans la mesure où le désir du
Saint-Père a été de créer une commission Vatican Covid-19. Nous sommes dans une
révolution absolument fondamentale de l'économie. Le même mot est d’ailleurs à
la racine d’écologie et d’économie. Il faudrait y ajouter aussi que l'on a
besoin du dialogue œcuménique. C'est la même racine aussi.
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