domenica 3 novembre 2019

GABON. EDUCATION ET LIBERTE' : autour de la pédagogie fonctionnelle et du rôle de l’État


Pamphile BIYOGHÉ  *

     Pourquoi éduquer ? Qu’en est-il du rapport entre l’éducation et la liberté ? Quel est le rôle de l’État dans le processus de formation de l’individu ?
     Ces questions, transversales en l’espèce, sont à l’interface de la philosophie et de la pédagogie, à tout le moins du Conseil. Aussi bien chez philosophes que chez les pédagogues, la question de la liberté du sujet se pose sans commune mesure, tant il est vrai que la philosophie est non seulement quête de la liberté, mais encore et surtout expression de la liberté. Mieux, philosopher c’est questionner librement ce qui est en dehors de l’ordre traditionnel et doxal des choses. De leur côté, les pédagogues de la modernité éducative, férus de la méthode active et inspirés par Rousseau, reconnaissent que le savoir et la connaissance ne peuvent se transmettre valablement que si l’enseignement est ressaisi par la liberté de l’apprenant. C’est bien là le but de l’éducation dans le paradigme rousseauiste : former un homme libre, capable de se défendre contre les contraintes extérieures, capable aussi d’exercer son sens critique. Ce but, qui questionne l’État, ouvre sur la pédagogie fonctionnelle, celle qui vise à l’épanouissement de celui qui apprend.     
      C’est tout le sens donné au mot « éducation » qui signifie « nourriture ». Cette nourriture permet de poser les lances, pour parler comme Marcel Mauss dans Sociologie et anthropologie. L’éducation doit permettre au sujet pensant, à l’apprenant, de répondre aux questions et problèmes posés. Il y a donc un effort à fournir aussi bien du côté du « maître » que du côté de « l’élève », tant il est vrai que l’apprentissage est à concevoir comme une mutualisation des efforts dans l’acte pédagogique de transmission de la connaissance.
     En effet, pour former un homme libre, pour nourrir l’apprenant, il convient de...

 

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