Le
programme de lutte contre l’abus 2014-2017 mené par le BICE et ses partenaires
est achevé.
Une nouvelle phase de 3 ans se développe déjà pour renforcer cette action.
Une nouvelle phase de 3 ans se développe déjà pour renforcer cette action.
Anne-Laurence Lacroix, Directrice des programmes au BICE, nous en dévoile
les grandes lignes.
Quel
est le bilan du programme de lutte contre l’abus qui s’achève ?
Anne-Laurence Lacroix : L’évaluation a mis en évidence des résultats très
positifs dans les 17 pays partenaires. Le programmede lutte contre l’abus
développé par le BICE a permis d’accompagner directement, au cours de ces trois
années, plus de 11 000 enfants victimes de maltraitance. Par ailleurs, 20 000
enfants ont été sensibilisés à la lutte contre les violences de tous types. Et,
dans la même période, plus de 1 500 professionnels ont été formés afin
d’assurer une meilleure protection et prise en charge des victimes.
En quoi va consister la nouvelle étape du programme
de lutte contre l’abus ?
ALL : Le nouveau programme s’inscrit dans la suite directe du précédent. Il
sera mené jusqu’en 2021 en Amérique latine et en Europe CEI. Il ciblera toutes
les formes de violences, en particulier de nature sexuelle, commises dans le
cercle de confiance de l’enfant.
En Amérique latine, nous allons continuer à travailler avec nos partenaires
qui appliquent déjà la méthode « Grain de sable ». Cet outil permet
d’apprendre aux enfants, à partir de films, à repérer les situations à risque,
à y réagir de façon adéquate et à faire appel, si besoin, à des personnes de
confiance identifiées. On appelle ces personnes les « adultes relais ». C’est la
formation de ces derniers qui va être renforcée pour qu’ils se sentent à l’aise
s’ils doivent par exemple faire un signalement. Au total, nous espérons, avec
le nouveau programme, assurer une action de sensibilisation et de prévention
auprès de plus de 5 600 enfants et 21 000 adultes.
Vous
allez également former les professionnels à l’audition des enfants victimes…
ALL : Oui, nous allons former des professionnels au protocole de NICHD (National Institute of Child Health and Human
Development) en Arménie et en Ukraine. Nous avons déjà contribué, dans
ces pays, à l’installation de deux salles adaptées à l’audition des enfants. Le
protocole de NICHD permet aux personnes chargées de recueillir la parole des
enfants d’obtenir des témoignages de qualité tout en respectant leur dignité.
Nous avons appris de nos interventions précédentes qu’il est nécessaire de
former et d’accompagner des opérateurs chargés ensuite de transmettre la
méthode à d’autres professionnels. Nous veillerons à ce que ces professionnels
ne restent pas seuls face à des situations de violence intrafamiliale.
Quel
est le rôle spécifique du BICE dans ce programme ?
ALL
: Le BICE en est l’initiateur et le soutien. Nous définissons les activités
conjointement avec nos partenaires. Puis, nous les accompagnons, par exemple en
les aidant à assurer une évaluation continue de l’impact de leurs actions. Nous
sommes également moteurs pour créer des synergies entre les partenaires. A
travers les rencontres régionales que nous organisons, ils peuvent ainsi échanger
points de vue et bonnes pratiques.
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