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Réaliser de grands rêves pour vivre dans la gloire de Dieu, avoir le
courage de choisir le bien et donner sa vie selon le critère de l’amour. Le
Pape François a centré son homélie sur «les choix de vie et les choix banals»
qui s’imposent à toute existence, lors de la messe de remise de la Croix des
JMJ, en la Basilique Saint-Pierre, dimanche 22 novembre, solennité du
Christ-Roi.
Rêver en grand
«Je suis là, dit Jésus à toi aussi, jeune qui cherche à réaliser les
rêves de la vie», a relevé le Primat d’Italie, avant de lancer un
appel à ne jamais renoncer «aux grands rêves», et à ne pas se contenter «de
ce qui est dû».
«Le Seigneur ne veut pas que nous rétrécissions les horizons, il ne nous
veut pas garés sur les côtés de la vie, mais en marche vers de grands
objectifs, avec joie et audace. Nous ne sommes pas faits pour rêver des
vacances ou de la fin de semaine, mais pour réaliser les rêves de Dieu en ce
monde», a bien insisté François à l’égard des jeunes et fidèles du monde
entier.
Les œuvres de miséricorde sont les plus belles
Et parmi les œuvres d’une vie, le Pape est clair: celles de miséricorde
sont les plus belles. «Si tu as des rêves de vraie gloire, non pas la
gloire du monde qui va et vient, mais de la gloire de Dieu, telle est la route»,
a recommandé l’évêque de Rome, confiant le moyen d’y arriver. «Avec de
grands choix».
En effet, au moment du jugement dernier, Dieu se base sur nos choix, a
rappelé le Souverain pontife. «Il semble presque ne pas juger. Il tire
seulement les conséquences de nos choix, il les met au jour et les respecte. La
vie, alors, est le temps des choix forts, décisifs, éternels.»
«Nous devenons nos choix»
Le Saint-Père a poursuivi déconseillant la médiocrité: «Des choix banals
mènent à une vie banale, des grands choix rendent grande la vie».
En effet, nous devenons ce que nous choisissons, en bien ou en mal, a-t-il
alerté.. «Si nous choisissons de voler nous devenons des voleurs, si nous
choisissons de penser à nous-mêmes nous devenons égoïstes, si nous choisissons
de haïr nous devenons colériques, si nous choisissons de passer des heures
devant le téléphone portable nous devenons dépendants», a détaillé le
Successeur de Pierre, indiquant la voie à suivre: «Si nous choisissons Dieu,
nous devenons chaque jour plus aimés et si nous choisissons d’aimer nous
devenons heureux.»
«On ne possède la vie qu’en la donnant»
Un critère, celui de l’amour. «Jésus sait que si nous vivons fermés et
indifférents nous restons paralysés, mais si nous nous dépensons pour les
autres, nous devenons libres. Le Seigneur de la vie nous veut pleins de vie et
nous donne le secret de la vie: on ne la possède qu’en la donnant», a
affirmé François, notant une kyrielle d’obstacles à surmonter.
La crainte, l’insécurité, les questions sans réponse, en sont quelques-uns.
«Cependant, l’amour demande d’aller plus loin, de ne pas rester accrochés aux
pourquoi de la vie en attendant qu’une réponse arrive du Ciel. Non, l’amour
pousse à passer des pourquoi au pour qui, du pourquoi je vis au pour qui je
vis, du pourquoi il m’arrive ceci au pour qui puis-je faire du bien. Pour
qui?», a exhorté le Souverain pontife.
Penser à faire le bien plutôt qu’à se sentir bien
Non pour soi, car «la vie est déjà pleine de choix que nous faisons pour
nous-mêmes»; les diplômes, les amis, une maison, les passe-temps et
centres d’intérêts. «Nous risquons ainsi de passer des années à penser à
nous-mêmes sans commencer à aimer», prévient le Pape, ornant sa réflexion
de la maxime du poète et dramaturge romantique italien, Alessandro
Manzoni: «On devrait penser plus à faire le bien, qu’à se sentir bien: et
ainsi on finirait aussi par se sentir mieux» (Les fiancés, chap. XXXVIII,
1827).
Consommation, divertissement, droits sans devoir
Selon François, d’autres obstacles minent cette capacité «à faire de
grands choix», comme «la fièvre de la consommation, qui empoisonne le cœur de
choses superflues»; «l’obsession du divertissement, qui semble être l’unique
voie pour s’évader des problèmes alors qu’il n’en est qu’un report»; «se fixer
sur les droits à réclamer, en oubliant le devoir d’aider».
L’émotion au lieu du sacrifice
Et puis, «il y a la grande illusion sur l’amour qui semble être quelque
chose à vivre à coup d’émotions, alors qu’aimer est avant tout don, choix et
sacrifice», a-t-il assuré. Choisir revient donc «à ne pas se faire
domestiquer par l’homologation, ne pas se laisser anesthésier par les
mécanismes des consommations qui désactivent l’originalité, à savoir renoncer
aux apparences et au paraître».
Choisir la vie, fuir la banalité
«Choisir la vie, c’est lutter contre la mentalité du utiliser-et-jeter et
du tout-et-tout-de-suite.», a ajouté le Pape, prodiguant un ultime conseil pour
discerner les choix d’une vie. Deux questions se posent: «Qu’est-ce qui me va
de faire?», celle-ci trompe, «parce qu’elle insinue que l’important c’est de
penser à soi-même et satisfaire toutes les envies et les pulsions qui
viennent».
L’autre, la bonne, « suggérée par l’Esprit Saint», est la suivante: «Qu’est
ce qui te fait du bien?» «Qu’est-ce qui me va de faire ou qu’est ce qui me
fait du bien? De cette recherche intérieure, peuvent naître des choix banals ou
des choix de vie», a conclu le Souverain Pontife invitant tous les jeunes «à
vivre», et non pas «vivoter».
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