Rodne Galicha est le directeur exécutif de
Living Laudato Si' Philippines, une organisation de laïcs catholiques née en
2018 à Manille et répandue dans toutes les Philippines, dont l'objectif est de
donner aux citoyens et aux institutions les moyens d'adopter des modes de vie
et des comportements placés sous le signe de la sauvegarde de la création.
Lors du Regina Caeli de la dimanche de
Pentecôte, cinq ans après la publication du document, François avait en effet
invité tous les «hommes de bonne volonté» à prendre
concrètement soin de «notre maison commune et de nos frères et sœurs les plus
fragiles».
Aujourd'hui, «la Plateforme d'initiatives Laudato
si' cherche à traduire le rêve du pape François en actions», explique le
père Joshtrom Isaac Kureethadam, coordinateur du secteur Écologie et Création
du Dicastère pour le service du développement humain intégral. «Dans
son encyclique, le Pape a proposé de créer un mouvement populaire, à partir de
la base, pour le soin de notre maison commune. À la fin de l'Année Laudato si',
nous avons pensé que le moment était arrivé, à la fois en raison de l'urgence
de ce double cri de la terre et des pauvres dont parle l'encyclique, qui est
devenu encore plus fort et plus douloureux ces dernières années, et parce que
c'est ce que la pandémie actuelle met en évidence, souligne le
religieux salésien. Je ne dirais pas que nous commençons quelque chose
de nouveau parce que grâce à l'action de l'Esprit Saint, dans de nombreuses
parties du monde, des communautés, des responsables, des paroisses, des écoles,
des universités, des ordres religieux sont en train de s'engager et sont déjà
tellement engagés dans la mise en pratique de l'encyclique.»
Mettre en mouvement des réalités différentes
La plateforme Laudato si', poursuit le père Kureethadam,
cherche donc à «donner une structure, un esprit commun à toutes les initiatives,
avec un objectif très précis : rendre nos communautés totalement durables,
selon l'esprit de l'écologie intégrale, dans un parcours de sept ans. Nous
avons identifié autant de secteurs, à commencer par nos familles, puis les
paroisses et les diocèses, les écoles et les universités, les hôpitaux et les
centres de soins, le monde économique avec les entreprises, y compris
agricoles, le secteur des groupes, des mouvements et des ONG catholiques, et
enfin celui des ordres religieux», a-t-il ajouté. Collaborent au projet
avec le Dicastère du Vatican : Caritas Internationalis, le Mouvement catholique
mondial pour le climat (GCM), l'Union des supérieurs et des supérieures
généraux, le réseau Cidse - Ensemble pour la justice mondiale et divers groupes
de jeunes, dont l'Alliance verte de Don Bosco, et des groupes ecclésiaux comme
le Repam.
L'urgence, ajoute le coordinateur du secteur Écologie et
Création, est de «répondre au cri de la terre, pour l'énergie, l'eau,
la biodiversité, et au cri des pauvres, parce que dans tout ce que nous
faisons, nous mettons au centre, comme le Pape nous y invite, les plus
vulnérables, non pas parce qu'ils sont des victimes, mais en tant que
protagonistes de ce voyage». Elle vise également une économie écologique,
l'éducation et la spiritualité, l'adoption de modes de vie simples et
l'engagement communautaire.
Des milliers de personnes ont déjà adopté les initiatives
de la Plateforme Laudato si': «Notre espoir est que chaque année nous
puissions au moins doubler le nombre de communautés qui adhèrent à cette voie
et atteindre ainsi la "masse critique", qui est le véritable
objectif, précise le prêtre. Nous commençons en tant qu'Église
catholique, mais nous espérons qu'elle pourra devenir un chemin œcuménique,
interreligieux, impliquant d'autres réalités. L’important est d'avoir un
dialogue entre nous tous pour reconstruire notre maison commune.»
Une expérience concrète menée aux Philippines
En ce qui concerne l'économie écologique proposée dans la
plate-forme, l'organisation Living Laudato Si' Philippines,
explique Rodne Galicha, s'est par exemple concentrée ces deux dernières
années «sur la campagne de désinvestissement, parce que nous devons
vraiment examiner comment nous dépensons nos ressources financières et comment
nous répondons au défi de Laudato si', en particulier sur les dépôts
financiers, parce qu'en fin de compte, c'est la façon dont nous dépensons notre
argent et soutenons les industries et les activités qui peuvent endommager la
maison commune», ajoute-t-il.
La réalité philippine est également axée sur la campagne
#LS211, qui encourage les jeunes et les adultes à devenir, par de «petits
actes d'amour», des «éco-citoyens partout et à tout moment, à
l'école, à la maison ou au travail». En particulier dans les écoles et les
universités catholiques, Living Laudato Si' Philippines propose
une connaissance de l'encyclique «non seulement en intégrant Laudato
Si' dans le programme d'études, mais dans toutes les facettes des plans
d'activité des établissements d'enseignement», précise-t-il.
Vatican News
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