qu’est-ce que la méthode
Pikas dont la France s’inspire ?
La première ministre Élisabeth Borne annonce de nouvelles mesures de lutte
contre le harcèlement scolaire. Le gouvernement s’inspire notamment d’une
méthode scandinave, appelée « Pikas » visant à instaurer un dialogue
avec le harceleur pour qu’il prenne conscience de ses actes.
Le gouvernement annonce des mesures visant à renforcer la prévention du
harcèlement en milieu scolaire (photo : la cour de récréation du Collège
Georges Méliès, dans le 19ème arrondissement de Paris, le 26 septembre 2023).
Par CLAIRE JAILLARD
Le gouvernement annonce des mesures visant à renforcer la prévention du
harcèlement en milieu scolaire. Environ 6 % des élèves auraient été victimes
de harcèlement au cours de leur scolarité, selon un rapport du
Sénat publié en septembre 2021.
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harcèlement scolaire en France ?
Les regards se tournent en cette rentrée vers des dispositifs novateurs, à
l’instar de la « méthode de la préoccupation partagée » (MPP).
Cette technique éducative vient tout juste d’être généralisée à l’ensemble des
établissements français, dans le but de prévenir les cas de harcèlement à
temps.
Instaurer un dialogue avec le harceleur
Librement inspirée de
la méthode « Pikas »,
mise au point par le psychologue suédois Anatol Pikas, la MPP « est une
méthode contre-intuitive qui part du principe que le harceleur est désireux de
sortir de la dynamique du harcèlement », explique Bertrand Gardette, CPE et
membre du comité national d’experts sur le harcèlement à l’école, à franceinfo. La MPP mise sur l’empathie que peut ressentir un élève
intimidateur et s’éloigne d’un schéma classique de culpabilisation, en excluant
toute sanction disciplinaire de son protocole.
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Trois étapes sont essentielles à une bonne application du dispositif. La
première consiste à convoquer l’élève intimidateur lors de brefs entretiens de
cinq à dix minutes. La discussion commence alors par une interrogation : «
Bonjour, je t’ai invité à venir car je suis préoccupé pour la situation
d’untel, il ne va pas bien, qu’est-ce que tu peux m’en dire ? »
La MPP préconise ensuite de demander à l’élève ce qu’il peut faire pour
améliorer la situation, en insistant sur le fait que l’état de l’élève ciblé est
préoccupant. Dans un dernier temps, l’intimidateur doit être suivi pour
s’assurer qu’il a pris conscience de ses actes et qu’il modifie bien son
comportement auprès du camarade visé.
Un dispositif généralisé à tous les établissements depuis
2023
La « méthode de préoccupation partagée » a été intégrée au
sein du programme « Phare », un vaste plan de lutte contre le harcèlement à
l’école mis en place en 2021. Ce programme est devenu obligatoire dans les
écoles et les collèges en 2022 et vient tout juste d’être déployé dans les
lycées, en cette rentrée 2023.
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Si le dispositif ne comble pas tous les trous dans la raquette – notamment
les cas de cyberharcèlement qui échappent à la surveillance des éducateurs –,
il affiche néanmoins des résultats prometteurs. Selon l’Association pour la
prévention des phénomènes de harcèlement entre élèves (Aphee), qui organise des
formations de professionnels à la MPP, « plus de 80 % des cas de
harcèlement sont résolus grâce à cette technique ».
La Croix
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