de la Vierge Marie
Relire notre vie
et celle du monde
sous le regard
de Dieu
L’évangile choisi pour la fête de la Nativité de la
Vierge Marie est celui de la généalogie de Jésus en saint Matthieu (Mt 1,1-23).
Il indique l’histoire de l’humanité, comme lieu de la révélation de Dieu et de
son plan de salut accompli en Jésus.
A la lumière de la généalogie, notre existence
comme celle de chaque être humain se révèle comme une histoire sainte.
En définissant notre vie comme une histoire, nous
disons qu’elle a une durée, un début et une fin. Contrairement aux sagesses
orientales qui prônent la réincarnation, cette existence selon la tradition
biblique n’est pas cyclique, mais linéaire. De même, contrairement à l’idée
d’un progrès continu, l’existence se déroule avec des hauts et des bas. Elle
s’achemine « en spirale », vers un terme qui pour nous est la
rencontre définitive avec le Seigneur.
Notre
vie est encore davantage, elle est une histoire sainte, le lieu où le Seigneur nous rejoint et agit par l’Esprit-Saint. L’originalité
de la foi biblique consiste en cette affirmation de la venue de Dieu dans
l’histoire humaine. Pour l’Ancien-Testament, l’événement central est la
libération du peuple de l’esclavage en Egypte. Cet événement n’était en fait
qu’une annonce d’un événement bien plus grand, celui de l’Incarnation, de la
venue de Jésus, le Fils de Dieu en notre chair pour libérer l’homme des liens
du péché et du mal et lui donner accès à la vie divine.
La relecture fait partie de la tradition
spirituelle de l’Eglise ; nous la connaissons à travers la prière du soir,
notamment les Complies pour ceux qui prient le bréviaire. Celles-ci prévoient
une relecture de la journée, en action de grâces pour la croissance du Règne de
Dieu en nous et autour de nous, et en demande de pardon pour tous nos
manquements et nos péchés.
La relecture est un art au service de notre
humanisation. Elle met en œuvre l’intelligence et la mémoire que la tradition
chrétienne reconnait comme des puissances de l’âme qu’on pourrait appeler des
facultés de l’esprit. Guillaume de Saint-Thierry au 12e siècle
parlait de la mémoire comme du premier don que Dieu remet à l’âme. La relecture
nous permet de sonder le sens de l’histoire et d’en tirer des repères pour
notre vie présente et future. La relecture dans la démarche croyante nous
permet surtout d’approfondir notre connaissance de Dieu. D’ailleurs, l’ensemble
des Saintes Ecritures est un récit de la rencontre de Dieu et des hommes. La
foi au Christ nous dispose à reconnaitre et à accueillir les signes du salut, du
travail de l’Esprit-Saint que le Christ a envoyé au monde par sa mort et sa
résurrection.
La prière du soir, notamment celle des Complies,
s’achève par un chant à la Vierge Marie. Elle a vécu la fidélité à sa mission
de mère et de disciple de Jésus en reprenant sans cesse les événements de sa
vie à la lumière du plan de salut de Dieu. A deux reprises, l’évangéliste saint
Luc indique : « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et
les méditait dans son cœur » (Lc 2,19 ; 2,51). Le
verbe « méditer » signifie « s’entretenir », « se
rencontrer » avec la notion de lutte ; il s’agit d’un vrai dialogue
intérieur avec le Seigneur. Marie confrontait les événements de sa vie à la
Parole de Dieu, elle interrogeait Dieu pour se laisser éclairer par son Esprit reçu
à l’Annonciation et pour demeurer fidèle à sa mission de mère et de disciple de
Jésus.
Archevêque de Cambrai
Assistent Ecclesiastique UMEC-WUCT
Nessun commento:
Posta un commento