lunedì 14 settembre 2020

RENTREE SCOLAIRE EN ITALIE, ENTRE ESPOIR ET CRAINTE


La plupart des écoliers italiens ont retrouvé leurs salles de classe ce lundi 14 septembre, après en avoir été éloignés environ sept mois pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus. Un médecin exerçant à Rome témoigne des répercussions de cette absence prolongée et des mesures de distanciation sur le psychisme des enfants.


 Entretien réalisé par Eliana Astorri - Cité du Vatican

 Les cloches des établissements scolaires italiens ont déjà retenti en ce jour de rentrée scolaire 2020, mais pas dans toute la péninsule. En effet, après leur fermeture au mois de mars, alors que l’Italie commençait à être touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus, la moitié des écoles n'est pas en mesure de rouvrir, privant ainsi un tiers des enfants de scolarité. Sept régions, dont presque l'ensemble de celles du Mezzogiorno, ont annoncé qu'elles ne pourront assurer la rentrée qu'à partir du 24 septembre.

La prudence reste de mise pour les huit millions d’élèves et leurs professeurs, dans un pays où la pandémie a fait près de 36 000 morts et où l’on dénombre en ce moment environ 1500 nouveaux cas positifs chaque jour.  

Les établissements ayant rouvert doivent donc suivre un protocole strict, respectant notamment la règle d’or de la distanciation, au moins un mètre entre deux élèves. Le port du masque est bien sûr obligatoire.

Pour les enfants et les adolescents, que signifie le fait de se retrouver à l'école après des mois d’interruption, tout en suivant des mesures sanitaires ? Le professeur Daniela Chieffo, neuropsychologue et psychothérapeute à la Fondation polyclinique universitaire Agostino Gemelli IRCCS, nous répond :

Pour nos enfants et nos jeunes, revenir, même avec des mesures de distance, signifie tout d'abord revenir dans la gardienne des relations qu'est l'école, puis, d'une manière ou d'une autre, reprendre la relation avec leurs pairs. Avec, évidemment, une distanciation qui, cependant, peut être compensée par d'autres stratégies de communication. Par conséquent, il est nécessaire de recourir à d'autres stratégies de contact physique, mais la proximité et la distance doivent être compensées dans cette période par une forme d'affection différente, il faut favoriser, avant tout, la communication. Je crois que les enfants y sont maintenant habitués, aussi parce que nous vivons cette réalité depuis des mois. Je pense également qu'ils disposent de mécanismes internes encore plus valables que ce que nous attendons d'eux.

Les enfants et les adolescents pourraient-ils développer une peur de l'autre qui, pendant les mois passés à la maison, a été tenue à distance par l'environnement familial lui-même ?

Oui, on peut développer, tout d'abord, le sentiment d’être contagieux, il est donc particulièrement important que les enfants et les adolescents ne soient pas considérés comme des vecteurs de contagion. C'est un danger, surtout pour les plus petits, de penser qu'ils peuvent rendre leurs grands-parents malades. Ce sont des messages qui doivent rassurer, car il est clair que l'on peut développer une anxiété, une peur de l'autre dans la relation. Je pense que, dans le cadre de la croissance, les enfants et les adolescents devraient également recevoir des informations avec une sorte de sérénité, sans mettre l'accent sur certains concepts de contagion avec l’alarmisme ou le sens militariste de ces mesures de prudence.

Quand ils grandiront, comment se souviendront-ils de cette époque où tout le monde portait des masques et ne se serait jamais dans les bras?

Je crois qu'ils s'en souviendront comme appartenant à un moment très difficile que l'humanité entière a vécu et vit, donc ce seront des enfants et des jeunes qui ont déjà développé en eux d'autres ressources que ceux qui n'ont pas vécu cette période et, probablement, je crois que nous devons promouvoir la résilience chez ces enfants. Le souvenir sera certainement un simple souvenir pour certains, ou traumatisant pour d'autres, car dans la réalité quotidienne nous sentons aussi des enfants et des jeunes qui vivent très mal cette période, mais il est vrai aussi que nous comptons beaucoup sur les familles et sur les enseignants, sur la société, pour que cet événement traumatisant puisse ensuite se transformer en un événement de croissance et même de partage. En fait, nous vivons tous une période très difficile, et les enfants et adolescents la vivent avec leur famille, donc la surmonter pourrait les faire se sentir plus forts et encore plus mûrs que d'autres enfants et adolescents qui n'ont pas vécu cette période.

 Vatican News  



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